
Le salon, septembre 2014

La lettre, 2000
Note d’intention artistique :
Parle-nous de voir interroge la mémoire des actes à travers l’exploration d’un geste en écho avec ce qui l’a provoqué, il questionne la synchronie de ce qui est donné à voir dans ses effets :
s’est-on jamais vu voir ce que l’on fait ?
Comment figurer le signifiant et le signifié d’un même instant ?
Il mobilise notre aptitude à associer les émotions changeantes d’un modèle humain en interaction avec l’objet, en apparence indépendant, qui a fait naître ses réactions :le « punctum » se retrouve fractionné par l’extraction de cet objet.
En activant notre pouvoir de recognition et d’identification à la situation mise en scène, le regardeur remembre, lit, fait parler l’image à la frontière d’en être un acteur possible dans son propre vécu, à travers un acte de voir réarticulé qui est rendu visible.
Le sujet photographié dessaisi de l’objet source de son action se retrouve exposé au regardeur : le dispositif crée un miroir fractionné qui « ausculte » son propre pouvoir de captation.
Mon projet est une forme de roman rimant et rythmant des actions d’ordre dramatique au sein du schème de la lettre, de sa lecture.
Ces six triptyques ont une double lecture : interne horizontale, par trois, mais aussi en séquence chronologique dans leur ensemble.
Les apports manuscrits apportent une matérialité la plus authentique et unique possible : transcriptions explicitées d’un discours parallèle qui ne reste ni virtuel ni fictionnel, la pensée n’est plus imaginaire, elle devient présente dans une relecture synchrone avec l’acte de voir du spectateur. Le « Je » expéditeur de la lettre employé dans les commentaires vient réengager mon regard et l’offrir au spectateur, induisant une continuité à une boucle épistolaire dans une sur-correspondance qui vient appuyer la distance entre les images qui en sont séparées.



Parle-nous de voir, décembre 2022


La fleur du temps, été 2021
Le temps est un miroir, un passage du corps.